Des activités sylvicoles et agricoles importantes…
Le PNR des Landes de Gascogne est caractérisé par la prégnance de la forêt, recouvrant 75% du territoire. Le Parc représente d’ailleurs un tiers de la surface du massif forestier des Landes de Gascogne.
La forêt est essentiellement composée de cultures de pins maritimes (90%) en peuplements mono spécifiques, gérées par des propriétaires privés. Cette essence est particulièrement bien adaptée au territoire (faible fertilité du sol, abondance de la ressource en eau).
La culture du pin maritime nécessite un assainissement des parcelles, c’est-à-dire un drainage important. En effet, bien que les pins en phase de croissance aient des besoins hydriques importants, les plantations de jeunes plants sont très sensibles à un excès d’eau (asphyxie racinaire). La création de fossés dans les parcelles a fortement modifié les conditions hydrauliques du territoire.
La sylviculture utilise des intrants et produits de protection des cultures, mais toutefois en moindre importance que les doses apportées sur les landes en agriculture. Le territoire des Landes de Gascogne est classé en vulnérabilité aux nitrates, mais le problème est plus important encore pour les éléments traces (produits phytosanitaires). L’agriculture occupe seulement 13% du territoire mais est pratiquée de manière intensive. Les exploitations agricoles sont de grosses unités, exploitant des parcelles de taille importante. La majeure partie des surfaces agricoles est dédiée à la culture céréalière (principalement maïs) d’échelle industrielle. La maïsiculture s’est développée depuis les années 1970, mais on constate dernièrement une apparition des cultures de bulbes et de légumineuses. Cette agriculture intensive a également été à l’origine d’importants travaux de drainage et d’irrigation.
Néanmoins, les parcelles de maïs ont constitué un des facteurs ayant permis l’hivernage des Grues cendrées sur le territoire, qui font l’objet d’un attrait touristique important depuis quelques années (Cf. Fiche Action « Préservation des zones humides au travers du tourisme ornithologique »).
… à concilier avec les milieux naturels fragiles
Ces activités agricoles et sylvicoles intensives sont susceptibles d’avoir un impact sur les milieux naturels du territoire, d’autant plus que ces derniers sont très fragiles. En effet, les capacités d’épuration du territoire sont peu importantes. Les pentes faibles et la nature sableuse des sols impliquent un transfert rapide de l’eau et des éléments vers la nappe. Les transferts horizontaux sont quasiment inexistants. L’absence d’effet tampon rend en conséquent les milieux très sensibles aux pratiques agricoles et sylvicoles.
Les lagunes forestières sont ainsi impactées par les pratiques agricoles et sylvicoles : remblaiement, modifications de l’occupation du sol, pollutions diffuses, modifications hydrauliques causées par la mise en place des drainages… Ces derniers ont des conséquences importantes sur les lagunes dans la mesure où elles représentent des formations superficielles où la nappe phréatique affleure. Un baissement de la nappe entraine rapidement un assèchement des lagunes.
Présentes au sein du massif forestier, il est important que les lagunes soient prises en compte par les forestiers. « Derniers espaces non valorisables par les pins », la préservation des lagunes doit être conciliée avec les pratiques sylvicoles, afin d’éviter leur destruction lors du labour, de la plantation ou de l’exploitation. Le Parc mène une action de préservation des lagunes forestières (Cf. Fiche Action « Préservation des lagunes forestières »), notamment par l’animation de trois sites Natura 2000 « Lagunes Landes de Gascogne » et l’implication dans la mise en place d’un programme collectif Lagunes à l’échelle de la région naturelle des Landes de Gascogne.
Les pratiques de gestion (défrichement agricole, nettoyage des parcelles forestières après tempête…) provoquent en outre des départs de sable importants, qui se cumulent au phénomène naturel(1). Ces transports de sable sont à l’origine de colmatages des cours d’eau en aval et d’approfondissements des fossés collecteurs par phénomène d’érosion. Ce dernier point cause en outre un drainage plus intense des parcelles, nuisible à la fois aux pins et aux lagunes.
Sur le territoire, les problématiques liées à l’eau sont plus en terme de quantité (drainages) et de transport de matériaux (sables) qu’en terme de qualité. Les eaux de surface sont en effet oligotrophes et de très bonne qualité. Cette caractéristique est en partie due à la présence importante de la forêt, qui utilise très peu d’intrants comparativement à l’agriculture et qui constitue des surfaces tampons.
Le bassin d’Arcachon est le milieu récepteur du bassin versant de la Leyre, et reçoit en conséquent tous les impacts des activités pratiquées en amont. Les lagunes du bassin d’Arcachon sont très sensibles à la qualité des eaux provenant du bassin de la Leyre, et fonctionnent comme de véritables indicateurs de dysfonctionnements en amont. La préservation des territoires amont et les actions menées sur la qualité de l’eau sont donc des enjeux forts, pris en compte dans le SAGE « Bassin de la Leyre et cours d’eau associés ».
(1) : La Leyre étant jeune, le transport de sable est un phénomène naturel car le cours d’eau recherche son profil d’équilibre. |