Une action centralisée sur les prairies humides…
La préservation des prairies humides est un des enjeux prioritaires pour le PNR de la Forêt d’Orient. En effet, nombreuses de ces prairies ont été drainées afin de compenser l’ennoiement de terres agricoles lors de la mise en eau des lacs réservoirs. Aujourd’hui encore, ces milieux sont menacés par l’assèchement, la mise en culture, l’utilisation d’herbicides… Pour préserver les prairies humides du territoire, le Parc mène des actions afin de maintenir la surface en herbe ainsi que l’activité d’élevage telles que la mise en place de MAE sur les sites Natura 2000 ou la définition d’une « Zone d’Action Prioritaire » (Cf. Fiche Action « Préservation des prairies humides hors Natura 2000 »). Les communes peuvent également avoir une politique d’acquisition foncière conservatoire des prairies humides. C’est le cas de la Réserve Naturelle Régionale des prairies de Courteranges (Cf. en fin de partie), créée en 2010, pour laquelle la commune est propriétaire à 60% (bientôt 70%), grâce à l’aide financière de l’Agence de l’Eau et du Conseil Régional.
La mise en place d’Arrêtés de Protection du Biotope est un moyen supplémentaire pour renforcer la protection des prairies humides au sein du réseau Natura 2000.
… et les étangs
Le territoire du Parc recense une centaine d’étangs, la plupart en propriété privée et configurés en chaîne. Ils sont à vocation piscicole ou cynégétique (gibier d’eau). Les propriétaires d’étangs ont souvent hérité de ces plans d’eau et les conservent pour un usage privé, par tradition. N’en tirant que peu de revenus, ils font appel à des pisciculteurs professionnels pour les empoissonner et les pêcher. La récolte n’est pas destinée à une filière de bouche, mais à ré-empoissonner d’autres étangs ou cours d’eau.
Le Parc porte une attention particulière à ces plans d’eau dans la mesure où ils sont aujourd’hui menacés de dégradation voire d’abandon. Ils représentent en effet pour les propriétaires privés des contraintes administratives et des coûts importants, nécessaires pour assurer leur entretien et leur gestion. De plus, la régularisation des étangs s’avère parfois compliquée et longue, et ne tenant pas compte du patrimoine culturel.
D’un autre côté, certains de ces étangs font l’objet d’une intensification, pouvant s’avérer nuisible à la faune et la flore du plan d’eau, ainsi qu’aux milieux en aval.
Afin de préserver les étangs, le Parc a lancé en 2000 un « Programme de gestion durable des étangs de la Champagne humide » sur 5 ans (Cf. Fiche Action « Connaissance et gestion durable des étangs »), dans le but de mieux connaître les étangs du territoire et de préconiser de bonnes pratiques. Ce programme est notamment à l’origine de la création de la « Cellule Zones humides » (Cf. Fiche Action « Assistance et Conseils sur les problématiques zones humides »).
Le PNR de la Forêt d’Orient a également été un des pionniers pour la mise en œuvre de Contrats Étangs Natura 2000. Sous l’impulsion à l’époque de la DIREN Champagne-Ardenne, ces contrats ont été souscris entre 2003 et 2005 mais n’ont cependant pas été renouvelés suite à l’arrêt des financements européens pour des pertes d’exploitation.
Les lacs, entre vocation touristique et préservation
Les trois lacs sont gérés par l’Établissement Public Territorial de Bassin « Seine Grands Lacs ».
Un « Plan de gestion écologique Grands lacs de Seine » a été mis en place à l’initiative du Parc afin d’avoir une gestion différenciée sur les sites dans les emprises des lacs présentant un intérêt faunistique et/ou floristique (comme la fauche tardive pour les sites à orchidées…).
Les activités sur les lacs sont compartimentées, de manière à éviter les conflits d’usage : le lac d’Orient est dédié à la voile, à la baignade et aux bateaux à moteur électrique, tandis que le lac d’Amance est réservé aux moteurs thermiques (jetski…). Le lac du Temple est quasiment entièrement classé en Réserve Naturelle Nationale, ce qui permet de le préserver et de lui donner une vocation davantage « nature ».
La RNR de Courteranges (28 ha)
Cette réserve d’une incroyable biodiversité se compose de deux zones : une prairie humide avec un petit marais et une prairie de fauche en bordure forestière. Le site présentait autrefois une partie en peupleraie qui a été arasée (exploitation en 2009 et dessouchage en 2010) et transformée en mégaphorbiaie.
Après une étude écologique commanditée par la DIREN ayant permis de classer la zone en ZNIEFF en 1985, la commune a acheté des parcelles en 1987 où des espèces protégées avaient été recensées. Suite à l’inscription au réseau Natura 2000 en 1996, le site a été classé RNR en 2010 afin d’empêcher le retournement de prairies.
Le PNR est le gestionnaire principal de la réserve. Le Conservatoire du patrimoine naturel est gestionnaire associé.
Une parcelle communale est actuellement pâturée depuis 2005 de manière extensive par 4 chevaux Konik Polski appartenant au Parc. Une convention entre le Parc, la commune et un éleveur local permet d’assurer le suivi des chevaux et le broyage des refus en fin de saison.
La RNN de la Forêt d’Orient (1 600 ha)
La réserve a été créée en 2002, essentiellement pour son intérêt ornithologique. 99% du site appartient à l'Institution Interdépartementale des Barrages Réservoirs du Bassin de la Seine. Le Conservatoire du Littoral possède le reste, hormis 2 ha en forêt privée. Le budget pour la RNN provient de Seine Grands Lacs, de l’Europe et de l’État.
Le Parc est gestionnaire de la réserve, mais les marges de manœuvre sont faibles étant donné que c’est l’EPTB les Grands Lacs de Seine qui règle les niveaux d’eau sur les lacs. Par contre, le Parc dispose de marges de manœuvre sur les queues de retenues où les niveaux peuvent être régulés par un système de vannage.
Le lac du Temple possède 5 queues de retenues : 3 sont à vocation halieutique et deux à vocation nature. Les premières sont gérées par le Parc et les pêcheurs via une convention.

|